Plic ploc plic ploc flac
Dans le brin jusqu'aux coudes..., Le mot d'humeur du jour
juillet 20, 2007 @ 18:27

Bon. Enfin repos?e et le moral regonfl? par une petite semaine de confort douillet, la patate dispose de quelques instants de vacuit? professionnelle pour entamer l’?pique r?cit de ce qui restera grav? par bien des aspects dans les annales des aventures tubercul?ennes : l’?pop?e Faille 2007! Ca risque d’?tre long, soyez-en averti.

Le projet initial, mont? de main de ma?tre (et avec panique grandissante) par la fine ?quipe de Fred depuis des mois, consistait ?? l’occasion de l’?norme GN Anachrone Faille 2007 ?? animer au fond d’une immense grange de campagne un Temple des El?mentaires, ?l?ment cl? du sc?nario de la dite manifestation. Ambitieux que de planifier, sur 3 jours, de changer 6 fois int?gralement de d?cor, d’animer le tout et d’?viter l’accident de bricolage idiot! Mais pari tenu, envers et contre toutes les m?saventures logistiques et m?t?orologiques qu’on aura pu essuyer. Il faut dire que comme le signalait si judicieusement le Pierrot, la patate et son doudou auront concentr? sur eux la moiti? de la scoumoune ambiante pour ?pargner au reste du projet de capoter sur place. Bougez pas, j’y viens.

Donc, enthousiastes ?? l’id?e de se passer une petite semaine de vacances avec les potes, m?me avec bricolage forcen? ?? la cl?, les poulpes ici concern?s se lancent un beau vendredi matin 6 juillet ?? l’assaut des kilom?tres de bitume les s?parant de leurs amis d?j?? au travail depuis une semaine. Direction Aurillac, fleuron du Cantal, au fond ?? gauche ?? c?t? de la caisse de bi?re. Motiv?s, le d?part se fait avec ?? peine une demi-heure de retard sur le planning, dans la joie et la bonne humeur la plus totale. Et c’est vers Vierzon que tout commence ?? partir en sucette : ratant une bifurcation d’autoroute, l’intr?pide ?quipage constate sur une carte que le chemin sur lequel il s’est engag? aboutit ?galement ?? la destination finale, et d?cide de poursuivre sur sa lanc?e. En traversant toute l’Auvergne, donc! R?sultat, quand la vaillante twingo parentale entame le mouvement de gr?ve sur l’A75 ?? 80 bornes d’Aurillac, on sent le vent tourner violemment en notre d?faveur. Quoique, ?? ce moment l??, il serait un peu malvenu de parler de vent, vu qu’il fait encore bien beau (pour la derni?re fois, juste le temps de cuire sous le cagnard en attendant la d?panneuse).

Le moral un peu esquich?, voil?? donc le Sly jouant du t?l?phone entre l’assurance, les bornes de d?pannage et ses parents pour essayer de g?rer la situation. Ce fut le d?pannage le plus rapide de la terre (il faut dire que la d?panneuse ?tait d?j?? sur la route, secourant bravement un autre vacancier bien emmerd?), mais l’inconv?nient, avec les assurances, c’est qu’on ne choisit pas trop son garage! R?sultat, c’est ?? Vieillesp?ces, bled paum? de consanguins du fond de Cantal qu’on se retrouve, face ?? des m?canos hyperactifs bien concern?s par nos tracasseries de parisiens dont les vacances partent aux orties… Au fond de leurs yeux vitreux brille plut?t la d?lectation que la compassion, faut bien le dire : « Oh ben ?? c’est la courroie ‘ed distribution, hein ! Eh’ r’partira p? ce week-end, ?a c’est pour s?r, au moins ! ».

Premi?re baffe : on pensait ?? une vague histoire de batterie, vite chang?e, et reprendre la route avec quelques heures de retard. Finalement, ils gardent la bagnole au moins jusqu’au lundi pour jauger de l’ampleur des d?g?ts sur les pistons, les soupapes, le moteur quoi. Bon. L’assurance nous paye un taxi jusqu’?? Aurillac, et l??, nous loue une belle auto pour 7 jours. On calcule nos d?lais au mieux, le garagiste nous dit que la caisse devrait ?tre pr?te le jeudi soir, on le croit, et on compte dessus, vu que Sly bosse ?? Paris le vendredi. Ca nous laisse passer la faille avec les potes, avec la gal?re de revenir chercher la caisse au fond de la cambrousse, de payer une fortune et de rentrer ?? l’arrache un jour plus tard que pr?vu.

Apr?s une heure de C?line Dion (j’en ai encore les oreilles qui saignent) dans le taxi confortable sur les petites routes de montagnes, on prend donc la caisse de location ?? Aurillac vers 20h, et en route pour le site, quelques 30 bornes plus loin. Premi?res ond?es passag?res, arriv?e ?? la bourre, mais contents de retrouver les potes, d?j?? crev?s puisqu’au boulot sur le montage depuis plusieurs jours. Sciage, vissage, g?chage de pl?tre, pose de parquet, montage de structures et dodo en tentes humides ont constitu? leur programme depuis plusieurs jours, et leur tronche s’en ressent d?j??, alors que le plus fun reste ?? venir! Avec enthousiasme, on se met au boulot, pour une folle nuit de bricolage (c’est ?? ce moment que Sly a contract? la visseusite aig??e).

Lancement des hostilit?s d?s le samedi soir, par l’ouverture aux visiteurs du temple de l’eau : peinturlur?s de la t?te aux pieds en poiscailles par les bons soins d’Eva et Raf, c’est pas tr?s habill?s dans les 12° de la grange que nous passons la premi?re partie de la nuit ?? recevoir les zigotos. Je ne peux pas m’emp?cher d’en vouloir ?? C?dric, qui pendant qu’on se caillait les meules, ?tait le seul sap? de pied en cap ?? avoir son coquillage personnel de repos, tout confort avec coussins! On aura profit? de moments d’anthologie dans ce temple, notamment quand un joueur a retir? son chapeau pour se jeter tout habill?, froc, chemise et bottes en cuir comprises dans la piscine myst?rieuse concoct?e par nos soins (heureusement pour sa sant? mentale, l’ambiance lumineuse d?licatement tamis?e lui a ?vit? de discerner le fond du baquet!).

Bref, pendant que les aminches embrayent ?? l’?tage du dessus sur le temple du feu, la patate et la petite Raf, apr?s plusieurs kilos de lingettes, se r?solvent ?? aller ?vacuer le maquillage sous la douche froide. Doux euph?misme que cet ?troit qualificatif. Vindju, on n’est pas douillettes, mais le Cantal nous aura entendues couiner! C’est peut-?tre d’ailleurs ce qui a provoqu? l’orage diluvien qui nous est tomb? sur le coin de la trogne en regagnant notre temple.

Bilan de la drache :
- La moiti? des tonnelles (orga, temple, joueurs!) envol?es
- Des joueurs tremp?s jusqu’?? la mo?lle, r?veill?s en pleine nuit, sans plus une fringue s?che
- Des artifices impossibles ?? tirer (classe, l’?l?ment du feu sous la flotte!)
- 20 cm de bouillasse uniforme sur la quasi-totalit? du site
- Des images ?mouvantes d’Eva creusant en urgence et en hauts talons des tranch?es autour de la tente PNJ ?? 4h du mat, tentant de sauver les costards et tout le matos du naufrage certain!

Nous voil?? tous donc le dimanche midi, apr?s quelques heures de sommeil humide, le moral un peu entam? par les conditions m?t?o. Et encore, on n’est pas les plus ?? plaindre, nous au moins, on a un toit sur la t?te! Bricolage, clouage, vissage (c’est ?? ce moment que la patate a contract? son agrafite chronique) et c’est reparti pour un tour dans le temple de la vie, avec faune alcoolique, monstres dans les coins et sacrifice de joueurs au bon vouloir des pnj taquins saucissonn?s dans la toile d’araign?e ou embusqu?s en tapinois dans leur Å“uf douillet. Et dehors, il pleut.

Apr?s une petite pause casse-cro?te (la difficult? de ravitaillement a grandement contribu? ?? ce que l’?quipe au complet garde la ligne pendant ces journ?es d’agitation forcen?e! Imaginez, crapahuter toute la nuit dans le froid, la flotte, la bouillasse, ?? clouer des murs et bouger de la planche avec deux rondelles de concombre, un brin de chou-fleur cru et un pilon maigrichon dans le graouli, ?a finit par vous mettre les nerfs de la patate en pelote), place au temple de l’air. Les bricolos rigolos ont mont? l?? une vraie salle type Fort-Boyard, avec trap?ze, ?chelle suspendue et activit? ludiques d’?veil musical, dans une ambiance Fucking Blue Boy assum?e, lumi?re rose, bleue et fumig?ne ?? l’appui. On a donc bien rigol?, pendant 4 ou 5 heures, ?? faire les guignols emplum?s, braillant comme des piafs enrou?s, harcelant les joueurs au pied f?brile sur notre parcours d’obstacles. Parmi les souvenirs chaleureux de cette soir?e, je me rem?more encore avec bonheur la r?jouissante prestation de ******** le barbu (par d?cence, je ne peux ici faire de trop flagrante d?lation), moul? dans son costume lycra blanc d?collet? frang? de plumes et quatre tailles trop petit (au bas mot). On aurait pu y trouver un l?ger c?t? Pigalle d?fraichi de 5h du mat. N’insistez pas, je n’ai pas de photos.

Ah, tiens, dehors il pleut.

Dernier jour d’animation pour nous le lendemain, avec un temple de la terre ambiance labyrinthe interactif, dans lequel Sly s’est ?battu pendant des heures avec d?lectation, terrorisant par-ci par-l?? les joueurs dans son seyant costume de minotaure en latex, effet sauna garanti. La fatigue commence ?? se faire bien sentir, et malgr? la bonne humeur g?n?rale, il est bon de se dire que le temple du temps/mort va ?tre le dernier! Ouverture des portes vers 1h du mat, ambiance s?pulcrale et pas accueillante. Par contre, nous, on a bien rigol? en voyant la t?te des joueurs quant ils ont compris que pour entrer, il leur fallait commettre un suicide de masse ou se tuer gentiment les uns les autres! (ben ouais, on rentre pas dans le temple de la mort comme ?? Auchan, hein). Apr?s un proc?s sommaire, entam? par un r?quisitoire d?lirant que les juges hautains ont parsem? de vilaines moqueries, les pauvres ombres encagoul?es que nous sommes les exp?dient ?? grands coups de pieds dans le train dans les limbes, ?? eux de se d?battre avec zombies, gorgones et autres revenants pour retrouver le ma?tre du temps! Un peu le bordel sympathique sur ce dernier temple o?? l’on a oubli? de pr?voir une sortie joueurs, qui doivent se d?battre dans le noir avec quelques fourches et deux ou trois r?teliers ?? foin r?tifs, o?? l’on coupe l’?lectricit? ?? la tente PNJ sans le savoir pendant 5h en d?branchant dans notre r?gie leur alim principale pour y mettre notre cafeti?re, ou encore o?? il faut ?? 7h du mat mettre les PJ trop bourr?s dehors (je tiens peut-?tre l?? la piste de ma reconversion!). Mais bon, on est contents, de l’avoir fait et aussi d’avoir fini, et on file se rouler dans le duvet bien m?rit?.

Tiens, on dirait qu’il ne pleut plus, dehors ?

Ah si, pardon.

Pour le coup, le lendemain prend des petits airs de sin?cure sous la flotte. Sylvain et Roland auront r?ussi ?? coup de white spirit le feu de d?chets le moins ?cologique de la terre (faut y aller pour arriver ?? cramer au milieu d’une flaque de bouillasse des planches d?tremp?s couvertes de pl?tre imbib?, des vieilles tentures critiquement humides et des kilos de clous), dont la fum?e m?phitique aurait pu descendre instantan?ment le malheureux piaf qui s’y serait risqu? la maigre carcasse! On d?monte un peu, on rangeotte doucement pour vider le haut de la grange pour l’Adventr?, et on monte une op?-pingouins impromptue sous le coup de la fatigue, droit devant l’entr?e du temple o?? se joue le destin du monde (il para?t). Forc?ment, avec toute cette fatigue accumul?e, la soir?e de fin de jeu a d?raill? en franche rigolado-musico-beuverie amicale dans la bouillasse (ambiance woodstock assur?e pour les adeptes), voire en rave improvis?e, tous ou presque pieds nus et pas lav?s depuis 4 jours sous le chapiteau. Et hop, apr?s un bon d?foulage, quelques litrons ingurgit?s et des kilom?tres de conneries d?bit?s, re-dodo.

Dernier petit coup de bourre de rangement le mercredi, histoire de charger le camion et de rapatrier tout le bordel sur Paname. Sly et la patate, remis de leurs ?motions automobiles par 5 jours de d?connexion totale, se replongent ?? contre-cÅ“ur dans les contingences mat?rielles, remballant leur matos, et s’appr?tant ?? rendre l’auto ?? Aurillac, dormir sur place, et aller le lendemain r?cup?rer leur vaillante petite twingo r?par?e. C’est bien entendu ?? cet instant qu’ils constatent, d?pit?s, qu’une autre voiture ind?licate a ray? le bas de la caisse de loc. Une gal?re de plus en perspective! Et ce n’est bien entendu qu’apr?s avoir d?pos? un joueur ?? Aurillac qu’ils pensent ?? appeler le garagiste, ce dont ils s’?taient dit toute la journ?e qu’il fallait penser ?? le faire.

« Ah ben non, hein, ‘l est p? pr?te la twingo, hein, j’ai re?u les pi?ces que ce midi, comprenez, alors bon, ben ?a sera p? avant la semaine prochaine, c’est s?r, hein! »

* Coup de blues express *.

Bon. Ras la casquette, on rappelle les potes sur le site, qui sont ?galement sur le d?part. Dans la mesure o?? il va nous falloir rentrer ?? Paris en train, on peut pas se trimballer tout notre bordel, et notre ador? et serviable Pierrot a donc la gentillesse de nous attendre pour tout bourrer dans sa charrette. La patate n’essaye ?? ce moment m?me plus de donner le change, l’humeur est ?? l’orage maussade. On se retape les 30 bornes dans l’autres sens, on refile tout notre merdier ?? Pierrot, on fait quelques b?cots aux poteaux, et on repart, direction la chambre d’h?tes qu’on s’est trouv?s dans la cambrousse aux alentours d’Aurillac gr?ce aux bons soins de Nanou. Vache, une douche et un lit frais apr?s 5 jours en tente sans voir un lavabo de pr?s, et malgr? la mauvaise humeur, ?a vous attendrit la couenne!

Tiens, c’est marrant, maintenant que la faille est finie, il pleut plus.

Le lendemain matin t?t, on arrive donc penauds chez Europcar pour rendre la caisse, un peu blas?s, se demandant vaguement combien de sous il va encore falloir l?cher au monsieur pour la grosse ?raflure bien voyante! Dans notre malheur on a du bol (oh, pas de pr?cipitations, hein, c’est pas fini!), soit il ne voit rien, soit il s’en fout. Donc pas de souci de ce c?t?, on va se jeter un p’tit kawax derri?re la cravate au PMU d’??-c?t? en attendant le train.

Une fois le cul pos? dans le wagon, et m?me si la caisse reste un peu en vacances, on respire enfin : le sentiment de cumuler les obstacles entre nous et la maison s’estompe, et on se dit qu’on va bien finir par regagner nos p?nates. Nous sombrons donc dans le sommeil du juste le plus profond, jusqu’?? ce qu’une heurette apr?s le d?part, la patate se r?veille en sursaut pour appeler le type de chez Europcar : non, ils n’ont pas encore relou? la voiture, il peut donc nous renvoyer par la poste nos deux pr?cieux lecteurs MP3 qu’on avait laiss? dans la bo?te ?? gants tout le temps de la faille pour ne pas qu’ils prennent l’humidit?, et que nous avons bien s?r oubli?s l??!

La coupe est pleine. Apr?s une journ?e enti?re pass?e dans le tortillard qui remonte ?? Paris, on se dit que d’habitude on a plut?t du bol, alors si ?a signifie qu’on a ?coul? notre quota de loose sur cette Faille pour les deux prochaines ann?es, ben au moins, c’est fait. M?me si Sly doit se retaper l’aller–retour dans le Cantal une semaine plus tard pour rechercher la caisse, c’est pli? !

Par pleins de bons c?t?s qui auront compens? toutes nos gal?res, et ce malgr? le temps de chiotte et des conditions merdiques, cette Faille restera une exp?rience m?morable, o?? la patate aura eu l’occasion de rencontrer voire mieux conna?tre plein de personnes pr?cieuses jusque l?? m?connues, et ?a c’est bonheur. Et puis quand m?me, on en aura un peu mis plein les mirettes des joueurs, gr?ce aux esprits retors des sc?naristes, aux doigts agiles et aux id?es lumineuses de la bricol-team exp?riment?e. Ca fait toujours plaisir de voir les PJ se prendre au jeu quand on se d?carcasse (surtout pour tous ceux qui ont boss? dessus des mois ?? l’avance, dont la patate ne fait honteusement m?me pas partie)!

Mais tudieu, on en aura chi? des vilains ronds de chapeaux.

PS : oui, je sais, ce post est honteusement anti-dat?. C’est pas le tout, mais je d?m?nage, moi, et j’ai comme la vulgaire impression qu’il restait un fond de loose ?? ?puiser sur le rattrapage de la connexion internet ?? notre nouveau nid!

One Response to “Plic ploc plic ploc flac”

  1. Eh beh quelle aventure!! tu vois Paris ?a a du bon: pas de voitures pour tomber en panne. Et en plus si le m?tro cale il y a toujours les bus et les V?libs. C’est trop bien la capitale!!